Le fardeau léger — Manrèse, centre spirituel jésuite en Ile-de-France

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Le fardeau léger

 

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Mt 11,28-30)

Il y a deux sortes de fardeau.

La première sorte, nous la connaissons bien : c’est le fardeau qui pèse, qui est pénible – c’est sa définition. En ce moment, on peut même avoir l’impression qu’il nous écrase. Comment se relever après cette deuxième vague d’épidémie qui met un coup d’arrêt à l’activité économique du pays ? Que faire s’il y a une troisième vague ? L’incertitude de l’avenir – on ne peut guère voir au-delà de quinze jours – est intenable, au point de nous paralyser. On est comme sidéré.

C’est ainsi parce que ce fardeau-là fait peser sur les épaules de chacun, chacune, le joug de l’efficacité. On doit coûte que coûte être rentable au maximum, faire de telle manière qu’on sorte du lot. Le joug de l’efficacité est impitoyable : il promet richesse et honneurs à celui qui réussit, mais gare à celui qui trébuche ! La pression du fardeau est insupportable parce qu’il se porte seul. Il appartient à chacun de démontrer sa valeur à l’aune de l’esprit de productivité.

Il y a une autre sorte de fardeau. Ce sont toujours les mêmes épreuves de la vie, mais il se porte avec un autre. Ce fardeau est léger, non pas tellement de manière mathématique – une charge se répartissant sur deux paires d’épaules – mais parce qu’il ne s’agit pas du joug de rendement. C’est un joug facile et doux parce que ce n’est pas ce que je peux produire qui fait ma valeur, mais c’est moi en tant que personne, tout moi – faiblesses et forces, défauts et talents. C’est le joug de l’amour, le joug du regard humble et aimant que porte sur moi celui qui me dit : « Tu as du prix à mes yeux. »

Venons à lui en ce « lieu humble, beau et gracieux » la nuit de Noël. Qu’on soit bergers en guenilles ou rois drapés d’or, l’Enfant de la crèche « nous redit de quel Esprit nous sommes ».

P. Clément Nguyen, sj

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