Elie sur la montagne du Seigneur — Manrèse, centre spirituel jésuite en Ile-de-France

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Elie sur la montagne du Seigneur

Première lecture

En ces jours-là, lorsque le prophète Élie fut arrivé à l’Horeb, la montagne de Dieu, il entra dans une caverne et y passa la nuit. Et voici que la parole du Seigneur lui fut adressée. Il lui dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer. » À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Alors il entendit une voix qui disait : « Que fais-tu là, Élie ? » Il répondit : « J’éprouve une ardeur jalouse pour toi, Seigneur, Dieu de l’univers. Les fils d’Israël ont abandonné ton Alliance, renversé tes autels, et tué tes prophètes par l’épée ; moi, je suis le seul à être resté et ils cherchent à prendre ma vie. » Le Seigneur lui dit : « Repars vers Damas, par le chemin du désert. Arrivé là, tu consacreras par l’onction Hazaël comme roi de Syrie ; puis tu consacreras Jéhu, fils de Namsi, comme roi d’Israël ; et tu consacreras Élisée, fils de Shafath, d’Abel-Mehola, comme prophète pour te succéder. » (1 Rois 19, 9a.11-16)

Avec la première lecture de ce jour, nous voici avec Élie sur la montagne du Seigneur.

Peut-être n’avons-nous pas peiné comme lui pour y arriver, lui qui a marché 40 jours et 40 nuits, fuyant la persécution et la mort, étant pris dans le désespoir et le non-sens face à ce qu’il est devenu, mais ayant fait cette expérience que, dans cette détresse immense, Dieu l’a nourri selon ce dont il avait besoin. Peut-être n’avons nous pas creusé en nous, comme Élie, le désir d’une rencontre avec le Seigneur, mais c’est bien à cette montagne de la rencontre que nous sommes appelés, à chaque temps de prière, à chaque messe.

Sur cette montagne, replié comme en lui-même dans sa caverne, Élie entend une promesse : le Seigneur va passer. Il va donc pouvoir le rencontrer et non pas simplement entendre sa parole.
Peut-être n’avons-nous pas entendu cette promesse, mais nous savons qu’elle nous a été faite, dès le jour de notre baptême, à chaque messe aussi, chaque sacrement, et au fond chaque jour.
Même si nul ne peut mettre la main sur l’Ineffable ni sur l’expérience de la Rencontre, cette promesse est notre espérance, que nous pouvons exprimer dans notre prière d’alliance chaque soir, en remettant entre les mains du Seigneur la journée du lendemain.

Dans le déchainement d’éléments, Élie sait discerner la présence du Seigneur et reconnaitre ce qui porte cette présence et ce qui ne la porte pas.
Peut-être avons-nous du mal à vivre ce discernement pour nous-mêmes, mais sachons c’est un apprentissage que l’on fait petit à petit, en étant aidé par d’autres, comme saint Ignace hier, ou un accompagnateur aujourd’hui.

Élie en vient à rencontrer le Seigneur. Il se tient sur le seuil de la caverne, couvert de son manteau. Il se tient dans la fragilité de la présence, à la fois tenue et véritable ; il se tient devant cette présence avec sa propre fragilité, sa vie réelle, sans masque.

Élie parle au Seigneur : il lui exprime son amour, et mais en même temps toute sa détresse.
Comme Élie, osons parler au Seigneur qui se rend présent à nous, osons lui dire notre amour, nos interrogations, notre détresse, osons être nous-mêmes avec lui, parlons-lui à partir de ce que nous sommes et de ce que nous vivons, même si notre perception de la réalité reste subjective et n’est pas celle que le Seigneur a de nous-même et du monde. Dans cet échange, ce cœur à cœur, le Seigneur nous fera peut-être rentrer dans sa manière de voir les choses, les autres, le monde autour de nous.

P Jérôme Guingand, Manrèse, le 12 juin 2020

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